[Test/Review] Amare Musica Diamond Server – Partie 2 : Le Son – Joie et…déception




Après quelques semaines de patience, je vous propose mon retour quant à ce qui est le plus important : la qualité de la restitution sonore. Ce n’est pas une mince affaire car, à l’instar d’un Auralic Aries, l’Amare Musica Diamond Server propose de nombreuses sorties (AES, SPDIF, USB). Je vais, dans ce compte rendu, me focaliser en premier lieu sur la restitution via les sorties USB.

Écoutes avec sorties USB

Une interface USB/SPDIF Mutec MC3+ USB me servira de passerelle vers mon DAC, ce dernier ne prenant pas en compte l’USB avec les drivers de l’AMARE MUSICA. Pour mémoire, L’Amare Musica Diamond Server présente deux types de sorties/USB : les premières “USB Data” pouvant être utilisées pour sortir du flux mais non optimisées et deux autres, dénommées “USB Audio” qui bénéficient d’un traitement particulier en terme d’alimentation et d’isolation.

En terme de playlist, vous trouverez ci-dessous les titres les plus marquant sur lesquels je me suis arrêté :

En comparaison directe avec un Allo DigiOne  (<200€) qui ne concourt pas du tout dans la même dimension en terme de prix et sur SPDIF, l’Amare Musica Diamond Server se démarque dès les premières secondes d’écoute. Sur le “Live in Japan” de Rodrigo y Gabriela, album avec une superbe dynamique, une belle prise de son permettant de profiter de la “profondeur de scène et de l’immersion avec le public, l’Amare apporte une capacité indéniable à discriminé les plans. Autour de 1min10/1min20 le titre “Tamacun” peut très vitre devenir un méli-mélo de sons dans lesquels il est impossible de discerner le jeu des deux guitares, ce qui est le cas du DigiOne. L’Amare apporte cette capacité a donner de l’espace aux instruments. Il s’agit du seul produit passé chez moi qui permette un tel suivi de ce titre. Le DigiOne, le 3Dlab Nano (non signature) ou précédemment, le TotalDac Server (première versions : je n’ai pas de point de repère sur les dernières versions), n’ont jamais réussi à arriver à ce niveau. Seul le RefStream de chez Belcanto allait dans ce sens, après quelques jours de chauffe, mais sans atteindre ce niveau.

Cette différentiation des plans est très appréciable sur les titres live tels que “Skinny Love” de Birdy ou le “Remembering” d‘Avishain Cohen. L’Amare ouvre et occupe l’espace sonore comme aucun autre appareil. Sur ces deux titres, l’immersion est totale et la profondeur de scène est particulièrement bien retranscrite. Cela devient jubilatoire de se sentir enveloppé, pris par le live.

Sur “Le Vent nous Portera” de Sophie Hunger, ce qui est impressionnant ce sont les micro-détails sur la voix qui sont perfectibles quand l’Amare joue. Cela donne une présence, une chaleur indescriptible qui traduit parfaitement l’interprétation de l’artiste. Sur ce titre, il y a dès les premières notes un jeu de cymbales au deuxième plan. Ce jeu est noyé dans le fond avec le DigiOne et le 3DLab Nano. Avec l’Amare, on peut se concentrer uniquement sur ce jeu en faisant abstraction de la voix et du titre en lui même. Les timbres sont superbes et nous retrouvons une nuance à la fois dans les aigues et les basses jamais atteint avec d’autres produits dans cette configuration. Il n’est pas improbable, bien sûr, que l’interface Mutec apporte un plus dans la restitution sonore.

Écoutes en SPDIF/AES

L’étape suivante a été de relier directement l’Amare Musica Diamond Server en SPDIF et/ou AES à mon Métronome C8.

Ce qui frappe en premier lieu, c’est qu’on a l’impression que l’Amare Musica ne joue pas du tout au même volume en AES/SPDIF vs l’USB : La sortie SPDIF/AES joue bien moins fort. Une mesure rapide indique qu’il y a 10dB d’écart entre les deux types de sortie. Ce n’est pas une mince affaire et je peux vous assurer qu’avec un tel écart, on comprend rapidement quel peut être l’impact d’une mauvaise intégration ou alors d’une atténuation par volume numérique. On perd énormément en dynamique à tel point que cela devient inécoutable. Afin d’en avoir le coeur net, je me lance dans quelques essais avec un lecteur réseau Rockna WaveDream Net que j’ai en prêt ainsi qu’un petit DAC Chord 2Qute. L’idée est d’isoler le problème. Le graphique ci-dessous montre l’ampleur des dégâts.

  • Le Rocka WaveDream Net avec ses sorties SPDIF/AES joue au même niveau que l’Amare Musica avec ses sorties en USB vers le 2Qute ou l’interface Mutec MC3+.
  • L’Amare Musica Diamond Server avec ses sorties SPDIF/AES directement sur le C8 ou avec le 2Qute joue 10dB moins fort.

Les raisons d’un tel écart peuvent être multiples mais je penche pour une atténuation logicielle du niveau de sortie SPDIF/AES (le signal provenant d’un signal USB). En effet, le niveau de performance est tellement mauvais en SPDIF/AES qu’on ne peut pas penser une seconde qu’un professionnel ait pu à ce point négliger/bâcler ces sorties.

J’aurais bien voulu connaître le fin mot de l’histoire mais je me suis heurté à plusieurs murs :

  • un distributeur qui me certifie que c’est tout à fait normal et que le fabricant a fait “exprès” afin de trouver la meilleure performance sonore…si tel est le cas, le fabricant est est vraiment passé à côté car en SPDIF/AES c’est infecte. Bref, rien à faire de ce côté là de la chaîne de distribution : l’appareil fonctionne bien d’après eux,
  • un fabricant qui ne répond pas aux emails et ne prend en compte aucune demande. Au début il échangeait dans un anglais perfectible notamment sur le point spécifique des évolutions. Cependant, dès que le “problème” est devenu plus complexe : plus de son et plus d’image. Je ne suis pas le seul en Europe à avoir expérimenté un manque de professionnalisme de ce fabricant, j’ai quelques témoignages qui mettent en avant sa légèreté quant à sa relation aux clients mais également avec son réseau de distribution.

Les essais se sont donc arrêtés là ……

En résumé, dans ma configuration, et si on peut se l’offrir (6890€) cet appareil est une des meilleures source dématérialisée que j’ai pu écouter…en USB. Depuis ces essais, ayant eu d’autres sources en comparaison directes (Rockna WaveDream Net – 6000€ – et dCS Network Bridge – 4000€), je peux vous assurer que ces dernières rivalisent sans aucun problème sur mon système avec l’Amare Musica Diamond Server.

En SPDIF/AES, et contrairement aux dires de certains, je considère que l’appareil dysfonctionne. La performance sonore n’est clairement pas au niveau de l’USB notamment en rattrapant les 10dB d’écart entre USB/SPDIF-AES. Est-ce un problème isolé sur l’unité qui était entre mes mains ou est-ce général..je ne saurais dire faute de prise en compte et a fortiori de retours des différents interlocuteurs/représentants de la marque. La conclusion qui m’a été fait est que mon unité fonctionne parfaitement…

En conclusion :

  • si vous voulez un appareil qui est un des meilleurs du marché en USB
  • si vous voulez un appareil qui est le pire rapport qualité/prix du marché en SPDIF/AES (voire même dysfonctionne mais ce n’est que mon avis)
  • si vous voulez vous retrouver face au pire SAV en terme de réponse et d’expérience client
  • si vous voulez un appareil qui est sur le papier le plus évolutif du marché avec une conception qui fait sens et qui témoigne d’une véritable ingénierie (alimentations, 5V de l’USB déconnectable, carte USB propriétaire,..) mais qui dans les faits n’évolue que peu alors qu’il évolue dans un segment très concurrentiel.
  • si vous voulez un manque de transparence totale du fabriquant (mais ce n’est pas le seul) sur les évolutions et les différentes versions du produits (hardware et software)
  • si vous voulez une notice pas en français et des conceptions un peu bizarre (telco bizarre mais indispensable pour la mise en route du produit entre autre)

Configuration de Test

  • Enceintes Leedh E2 Glass
  • Câbles HP Leedh Universels
  • Amplificateur Ypsilon Phaeton
  • Câbles Modulation Coindicent Statement (RCA)
  • DAC Metronome C8
  • Câbles numériques Coincident (AES et SPDIF) et / Synergistic Research CTS
  • Différentes sources.

Version en Anglais à venir : il faut bien partager les bons moments

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