Montage d’un serveur Roon dédié 8


Depuis des années et mon passage à la dématérialisation, j’utilisais des serveurs sur base UPnP/DLNA tels que Minimserver ou AssetUPnP, et parfois une solution JRiver (et sa télécommande JRemote). L’intérêt des premiers serveurs, est leur légèreté et leur capacité à être intégrés sur des NAS (Synology ou QNAP par exemple). L’arrivée de minimserver et ses possibilités et ses évolutions telle que le transcodage (via minimstreamer), gestion de buffer etc…a été une bouffée d’oxygène dans le panorama des serveurs notamment en l’associant à des “télécommandes” telle que l’application Lumin. BubbleUPnP Server a été une deuxième bouffée d’oxygène : ce soft permet de transformer tout lecteur réseau UPnP/DLNA compatible OpenHome permettant donc d’accéder à des gestions de playlist, le “gapless” et surtout le streaming de Qobuz au travers d’applications telles que Lumin (disponible sur iOS et Android) ou Linn Kazoo (disponible sur PC/iOS et Android).

Depuis maintenant deux ans, un nouvel acteur est arrivé sur le marché. Roon propose une gestion intelligente de bibliothèque, le tag des fichiers quelle que soit leur localisation (réseau ou disque dur local), l’intégration du service de streaming TIDAL dans l’écosystème Roon (interface et bibliothèque), un protocole de transmission entre le serveur et le lecteur (protocole RAAT) ce qui demande par voie de conséquence que le renderer ou lecteur soit compatible (certifié…) Roon.

Depuis la sortie de la version 1.3, Roon propose des évolutions, à mon sens sont majeures, qui m’ont fait réfléchir quant au montage d’un serveur Roon dédié :

  • l’upsampling DSD à la volée
  • le room correction

Ces deux points demandant une ressource certaine, je me suis donc mis en route afin de faire évoluer mon mini PC sous base de Core i7 vers un serveur spécifique. Le cahier des charge est le suivant :

  • PC pouvant fonctionner sous windows ou linux
  • PC Fanless
  • alimentation linéaire
  • SSD
  • Potentiellement faire tourner les convolutions de HQPlayer (optionnel)

Depuis quelques années, j’utilise des alimentations linéaires HDPlex. Ce ne sont certainement pas les meilleures alimentations linéaires du monde notamment en comparaison de la JS2 d’Uptone ou des alimentations Paul Hynes , mais elles permettent d’avoir 4 tensions différentes : 5V/12V/19V/Variable entre 5 et 19V. Dans ce sens, je me suis naturellement orienté vers le boîtier “H5 2nd Generation”. Ce boîtier est entièrement passif (basé sur un refroidissement par heat pipes et bloc cuivre) et il présente des options notamment pour rendre passif des cartes graphiques si on souhaite convertir sa carte avec ventilateur.

HDPlex a récemment sorti une alimentation linéaire de 400W en plus de la 200W (qui a remplacé la 100W). Cette alimentation présente des sorties ATX afin d’attaquer directement les cartes mères (Je reviendrais sur ce point plus tard) : elle est donc le complément idéal du boîtier.

 

La sélection du boîtier et de l’alimentation étant finalisée, voici le reste de la “liste de course” :

  • Carte mère Asus B350M-A (microATX et Socket AM4)
  • CPU Ryzen 7 1700
  • Carte Graphique Zotac GeForce GT 710 (Port PCI 1X)
  • Mémoire G.Skill RipJawsV 32Go (2x16Go) DDR4 3000Mhz (F4-3000C15D-32GVR)
  • SSD M2 Samsung 960 pour l’OS
  • 2 SSD 2To Crucial MX300

La carte graphique n’est pas obligatoire mais elle peut aider pour du dépannage. Le Ryzen n’ayant pas de GPU intégré, il faut chercher du côté d’une carte graphique PCI. Dans mon cas j’ai choisi une carte minimaliste de manière à minimiser la puissance consommée (https://www.videocardbenchmark.net/)

A noter que le port PCI de la carte mère Asus B350M-A qui correspond à l’emplacement “low profile” du boîtier HDPlex H5, est pris par le SSD M2. Si vous avez donc besoin d’une carte graphique il faudra vous procurer un riser (PCI 1x pu PCI16x). HDPlex propose un PCI 16x de très bonne facture.

Le montage de ce serveur n’a pas été sans problèmes. Les composants sélectionnés sont assez récents notamment pour le Socket AM4 mais également pour les produits HDPlex. Le montage à force d’aller-retours a duré quasiment deux mois ! Je dois dire que Larry, qui est le support commercial et technique de HDPlex, a été d’une aide précieuse et a toujours cherché à trouver des solutions. Pour résumer :

1/ Les supports pour le bloc cuivre de refroidissement et l’AM4 n’étaient pas livré dans le pack du boîtier H5 : Larry en a fait envoyer dans la semaine avec le PDF de montage

2/ L’alim 400W silencieuse est prévue pour alimenter directement des cartes mères ATX via ses borniers de sorties. Pour une raison inconnue, par Larry et par moi, l’alimentation par cette méthode ne fonctionne pas avec la carte mère choisie. Les câbles ainsi que les tensions ont été vérifiés sans trouver de dysfonctionnement. Larry a procédé à deux échanges pour s’assurer que ça ne venait pas de mon produit : rien n’y fait, ça ne démarre pas !

 

3/ la solution est donc de passer par l’alimentation récente de 400W DC/ATX qui sera alimentée par l’alimentation linéaire de 400W et sa sortie de 19V. la “400W-DCATX” arrive en une semaine et, effectivement, aucun  problème pour faire démarrer le PC. Le dernier problème est que le câble d’alimentation reliant la “400W-DCATX” et la fixation à l’arrière du boîtier. Pas de problèmes Larry m’envoie une rallonge en une semaine.

 

Donc en résumé, la mise en route a été assez compliquée mais grâce au support de Larry tout fonctionne. Nul doute que les supports AM4 et la rallonge d’alimentation de la “400W-DCATX” seront intégrés dans les nouvelles packages.

Quant au problème de “non démarrage” de la carte mère en utilisant uniquement l’alimentation linéaire de 400W, cela reste un mystère. Je sais que Larry travaille sur le sujet et nul doute qu’il trouvera une solution dans un avenir proche sachant qu’avec d’autres carte mères, il n’y a eu aucun problème. Si jamais vous souhaitez investir dans ce boîtier et alimentation, le mieux serait de contacter Larry afin qu’il comprenne votre besoin et vous guide dans la sélection des composants (y compris le riser).

Passons maintenant au montage proprement dit. Le guide de montage (régulièrement mis à jour en fonction des évolutions notamment des chipsets) est disponible en téléchargement ici. Je dois dire qu’il est assez bien fait à la fois dans la description des étapes mais également des différentes pièces et vis à utiliser. Il faut par contre bien suivre la chronologie de montage car il peut être assez difficile ensuite de finaliser une étape en raison de limitation dans l’accessibilité.

Les repères sur la plaque du dessous (cf photos jointes) aident parfaitement et proposent différentes solutions de placement notamment en fonction des typologies de cartes mères (miniATX, µATX, etc…). A noter qu’avec l’ajout de l’alim “400W-DCATX” le choix de positionnement des racks de disques durs est plus limité. L’étape la plus complexe est le positionnement des pipes, notamment avec la pâte thermique : on a tendance à en mettre (trop ?) partout ! En fait HDPlex utilise des pipes en cuivre pour relier le bloc de cuivre pur positionné sur le CPU et la plaque latérale qui sert de radiateur. la deuxième plaque latérale peut être utilisée pour le refroidissement passif de la carte graphique : il faut alors acheter le kit spécifique pour carte graphique (autour de 50€). Pour ma part, et comme indiqué plus tôt, j’ai opté pour une carte graphique avec refroidissement passif intégré. Ceci me permet d’utiliser la plaque latérale afin de mieux mettre en ordre les différents câbles provenant du bouton de mise en marche (Power et Led) mais également des connexions extérieures (USB, audio et puissance) même si dans mon cas je ne devrais pas les utiliser. La carte graphique me sert uniquement en cas de dépannage lors de l’installation d’OS car l’accès au PC se fera majoritairement en “Remote Desktop” sur windows ou SSH si je passe sur Linux.

Une fois monter il faut vérifier la capacité de refroidissement du système. J’utilise HWMONITOR sous windows qui me permet de vérifier les températures du CPU, de la carte graphique des disques durs et la vitesse des ventilateurs….ah ben non j’en n’ai pas 🙂

Voici chez moi quelques indications des températures atteintes en fonction des conditions d’utilisation de Roon (uniquement roon en fonctionnement plus quelques services windows) :

  • Lecture sans transcodage : Température CPU : 36-38°C
  • Indexation/analyse de Roon des nouveaux fichiers : Température CPU : 45-48°C
  • Lecture avec transcodage DSD en PCM 24/176 : Température CPU : 45-50°C
  • Lecture avec transcodage PCM en DSD 64 : Température CPU : 48-52°C
  •  Lecture avec transcodage PCM en DSD 128 : Température CPU : 52-58°C

Sachant qu’un Ryzen 7 1700 peut tourner sans problème sous charge à des températures entre 75 et 95°C, il semblerait donc que cette configuration présente de ma marge pour, par exemple d’utilisation de la convolution de Roon (à venir) et/ou HQ Player.

En résumé et conclusion, même si le montage du serveur a été chaotique, le support de tous les instants de Larry (HDPlex) a permis de finaliser le projet. Je suis plus que satisfait du niveau de performance du serveur mais également de son look. Je n’utilise pas ce serveur en tant que Player mais uniquement serveur Roon (ou UPnP via Minimserver ou Jriver pour essais et dépannage). La musique est chargée sur un NAS distant (en dehors de la pièce d’écoute) et est synchronisée via Resilio Sync (cf article précédent sur ce blog) sur les SSD du serveur Roon.

En terme d’étapes à venir, je vais travailler sur trois axes :

  • optimisation de windows 10 (services, etc..)
  • regarder à installer une solution linux. Fedora 25 que je connais bien n’est pas possible en raison du non support natif du Ryzen 7. il faudrait donc m’orienter vers une solution Fedora 26 en serveur, mais certains retours indiquent que Fedora 25 notamment avec un noyau Real Time, fonctionne mieux, soit vers une Ubuntu Studio 16.04 à alléger.
  • Regarder si le “bridging” sur le serveur apporte plus que la solution via mon switch modifié Paul Pang.

A suivre donc dans les semaines à venir.

 

 

 

 


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