Un Grec…pour atteindre l’Olympe ? 2


La recherche du système que l’on souhaite être « le système parfait » est pour certain un « jour sans fin » et ceci pour différentes raisons : la « changite aigüe », la découverte d’un nouveau maillon qui par interaction avec le reste du système, remet tout en cause. Pour ma part, je dois dire que j’ai plutôt fait partie de la catégorie de la « changite » avec différents niveaux dans l’horreur puisque j’ai une apétence particulière pour les sources dématérialisées et les enceintes. Rétrospectivement, je n’ai que peu changé les amplis, enfin presque : ASR Emitter 1 Exclusive, ASR Emitter 2 Exclusive, Denon PMA-A100, Hegel H300

Ma quête m’a finalement amené à trouver une certaine stabilité depuis deux ans. Ma pièce d’écoute semi-dédiée est compliquée en terme de mise en oeuvre en raison d’un sol peu rigide à l’endroit où reposent les électroniques et les enceintes, mais également d’une largeur restreinte (de l ‘ordre de 3m).

La priorité a donc été de travailler le choix des enceintes qui doivent permettre une flexibilité sur le positionnement mais aussi limiter le couplage avec le sol. Pendant longtemps j’ai cru que j’avais trouvé les enceintes idéales avec les Egglestoneworks Fontaine Signature : petites, conçues par des ingénieurs venant du monitoring, faciles à positionner notamment près du mur arrière. Avec leur HP de medium Morel et le tweeter Esotar de Dynaudio, le médium et le haut du spectre sont parfaitement domptés par un ASR Emitter que ce soit le petit ou le grand frère. Cependant il manquait un petit quelque chose dans le bas quel que soit l’ampli essayé à l’époque. J’arrivais à équilibrer un peu tout cela avec des sélections de câbles mais ce n’était pas la panacée…..M’étant mis en tête que la solution viendrait par l’ajout d’un caisson, je me suis mis en quête de ce qui devait être le maillon qui allait permettre de profiter du maximum de musiques différentes (Jazz, Electro, Blues…). En passant par les Velodyne et autre JL Audio Fathom, j’ai finalement regardé de plus près vers Leedh et son caisson 20.1.

A partir de ce moment, j’ai commencé à mettre un pied, voire plus, dans l’univers Leedh. En effet l’essai du caisson s’est fait en présence des E2, en comparaison des EGW Fontaine Signature. Pour sauter à la conclusion, et sans que les EGW déméritent, les Leedh E2 ont apporté une tout autre flexibilité en termes de placement et d’interaction avec la pièce, mais également en terme de scène 3D. L’association avec les ASR est de très haut niveau, certainement en raison de la réserve de puissance de cet ampli, qui permet de driver ces Leedh E2 (rendement autour de 81db/W/1m et une impédance donnée comme stable en fréquence autour de 4ohms sans accident). En résumé, me voilà « calé » pendant des années avec ce système dans lequel l’ajout plus tard du caisson 20.1 de Leedh permettra de gagner en aération, scène 3D et forcément un peu de basses.

Malheureusement, il y a des moments dans la vie où il faut faire un choix et malgré tous les avantages que présente ce système (ASR Emitter 2 Exclusive + Leedh E2 + Leedh 20.1), il faut admettre que l’ASR, de part ses 4 châssis, est encombrant notamment dans une pièce si contrainte.

Me voilà donc reparti à la recherche d’un ampli avec un cahier des charges compliqué par le fait que je ne souhaite pas me séparer de mes E2, également dénommées par les connaisseurs  « Kundelich ». Voici donc mon cahier des charges : ampli intégré monobloc capable de driver des Leedh E2. Je me tourne donc vers le site Living-Leedh afin de comprendre comment les « aficionados » de Leedh pilotent les « Kundelich ». On y trouve de l’ASR, déjà vu…, du Devialet sachant que Gilles Millot connaît parfaitement bien cette association, du gros tube, du Gryphon Diablo etc…

Pour avoir écouté la plupart de ces amplis sur d’autres systèmes ou en m’appuyant sur les avis éclairés de “Leedhers” et de Gilles Millot, je dois dire que je reste dubitatif…Peut être un Dartzeel CTH-8550

Et puis lors d’une discussion avec Stéphane de Musicadomia, je découvre que Ypsilon, fabricant d’électroniques grec, propose un intégré qui se base sur les mêmes technologies que les blocs mono Aelius et le pré-amplificateur PST-100 : Le PHAETHON.

Les discussions sont engagées avec Ypsilon par Stéphane afin de comprendre si ce Phaethon peut répondre à mon cahier des charges. Pour le côté intégré monobloc, c’est réglé, mais pour la partie puissance compte tenu de la pièce, ceci reste un mystère. Ypsilon se veut rassurant et quelques échanges sur le net avec d’anciens possesseurs ou testeurs de cet intégré semblent valider que cette association pourrait fonctionner. Mais, le risque est là….les Leedh sont quand mêmes des enceintes compliquées et je ne me vois pas du tout partir sur un système aussi encombrant que l’ASR Emitter 2 comme par exemple Aelius + PST-100 et ceci malgré le fait que l’on sache parfaitement que cette association fonctionne pour ne pas dire beaucoup mieux.

Grâce au support de Stéphane, les essais entre les Leedh E2 (sans caisson dans un premier temps) et le Phaethon s’organise chez Musicadomia. Stéphane ne me lâche rien et lors d’un déplacement sur Paris je me retrouve face au SYSTÈME. Il est tout chaud comme il faut et chaud chez Ypsilon c’est 65° sur le capot : bref on peut y laisser ses empreintes.

Et là comment dire : c’est la CLAQUE !!!! Toutes les craintes liées à la puissance du petit de la famille Ypsilon sont levées. En résumé :

  • bande passante large : ça descend plus bas et monte un peu plus haut. Je n’avais jamais entendu les E2 descendre aussi bas sauf à pousser le potentiomètre de l’Emitter 2 ce qui amenait forcément tôt ou tard, à une rébellion du reste de la maison. Au delà de cette extension du registre dans le bas, on retrouve une résolution et tension des basses qui me font demander si le caisson est vraiment nécessaire, bien sûr dans le cas où on considère que le caisson n’apporte que des basses (ce qui n’est pas le cas).
  • Scène sonore qui s’élargit en largeur mais surtout profondeur. La signature 3D des Leedh E2 est magnifiée.
  • L’aération des instruments et les silences apportent une musicalité qui font que j’ai l’impression de me retrouver devant du Haut Rendement (dynamique, scène sonore live, écoute non intellectuelle).

Un point important dans mon quotidien d’écoute est le besoin d’écouter de la musique à faible volume sans perdre en dynamique et en émotion (ça pourrait être un cahier des charges de Haut Rendement 🙂 ). Il m’est quasiment impossible d’obtenir un résultat intéressant quel que soit les amplis testés avec les Leedh dans ma pièce. Avec le Phaethon, le résultat est tout autre : dès les premiers « pas » du potentiomètre, la musique est pleine, elle prend vie avec matière et autorité et j’obtiens à bas volume une dynamique que je ne pensais pas possible d’atteindre avec les Leedh E2. Au delà d’être jouissif, je m’achète une paix avec le reste de la maisonnée.

Dans cette configuration de pièce semi-dédiée, le besoin de gagner de la place, le besoin d’écouter à certains moments à volume contenu et finalement, le besoin de driver des enceintes exigeantes comme les Leedh E2, le Phaethon permet d’atteindre un cran supplémentaire dans la quête du système de référence.

Avant de conclure, quelques réflexions que je souhaite partager. Je ne sais pas si ce Phaethon est l’amplificateur absolu, comme d’habitude tout est problème de pièce, de goût, d’interactions des maillons et…de moyens. Même si la « faible puissance » du Phaethon n’est pas un problème sur les E2 dans une pièce de 15m2, sa conception lui permettant d’avoir énormément de gain dès les faibles volumes, ce n’est pas un amplificateur à associer à des enceintes HR dans une petite pièce sauf à changer son gain.  Ypsilon a prévu un tel réglage au niveau de quelques jumpers à l’intérieur de l’appareil. Sur du HR dans des pièces plus conséquentes, l’association devrait être intéressante, et quant à l’utilisation sur des enceintes présentant des « accidents » dans l’impédance en fonction de la fréquence et potentiellement des trous dans les fréquences demandant de l’énergie, l’association ne pourra certainement se vérifier qu’au travers d’un essai « in situ ». Nul doute que Stéphane de Musicadomia pourra vous aider si vous envisagez cet ampli dans votre système et nul doute que cet ampli de part les efforts de Musicadomia devra être plus connu et reconnu dans l’hexagone.

Continuons la discussion sur le forum en suivant ce lien.

AJOUT

Absolute Sound vient d’attribuer un Golden Ear 2017 au Phaethon. Voir ci dessous.


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